Revue de presse

L’EGLISE CATHOLIQUE AU SERVICE DE L’EDUCATION (TAKEO-CAMBODGE)

Inauguration au lycée ANGRONIEB (Takeo) d'un nouveau bâtiment, don du Lycée Catholique Professionnel Saint François en collaboration avec l’Association Enfants du Mékong.

Samedi 25 novembre 2006, le lycée ANGRONIEB (Takeo) était en fête. Une foule de trois mille personnes se pressait pour accueillir le Ministre de l’Agriculture accompagné du gouverneur de la Province de Takeo venus tout spécialement pour inaugurer un nouveau bâtiment de 6 salles de classes et 3 laboratoires d’expérience.

Ce bâtiment est un don du Lycée Catholique Professionnel Saint François en collaboration avec l’Association Enfants du Mékong.
En effet plusieurs professeurs du lycée Angronieb enseignent depuis 2003 au lycée Saint François situé à cinq kilomètres dans la Paroisse Notre Dame du Sourire.

Avec 2500 élèves et seulement 25 salles de cours, le lycée Angronieb manquait cruellement de place pour assurer un enseignement de qualité.

Cette collaboration entre un lycée public et un lycée privé catholique marque d’une pierre blanche le rôle important que l’Eglise Catholique peut jouer dans l’éducation.

Car ici, il ne s’agit pas simplement d’un bâtiment construit, mais aussi d’une aide à la formation continue des professeurs (pour les sciences, l’informatique) offerte par les volontaires des Missions Etrangères de Paris qui travaillent au Lycée Saint François.

D’ici l’an prochain, il est prévu que les deux lycées créent un fonds de soutien pour aider les élèves les plus pauvres à poursuivre leurs études, ainsi que la mise en place d’une connection internet pour aider à la formation permanente des professeurs et initier les élèves à la recherche, en partenariat avec l’Institut Agricole Saint François, l’Université Royale d’Agriculture de Phnom Penh et une nouvelle ONG française Connecting School .

Avant de couper le ruban rouge traditionnel, Monsieur le Ministre a remis une médaille d’or de reconnaissance pour l’aide apportée à la construction du pays au Père Olivier Schmitthaeusler (mep) et à travers lui à l’Eglise Catholique.

Un article sur la Croix

« Au Cambodge, le secteur informatique est porteur d’emploi »

« Nous sommes une association créée par d’anciens volontaires de l’ONG ‘‘Enfants du Mékong”. Ces derniers ont constaté que les enfants les plus pauvres, vivant sur la décharge de Phnom Penh ou dans les zones reculées mais scolarisés, se trouvaient sans emploi après avoir décroché le bac. Ils retournaient à la décharge ou dans les rizières.

D’où l’idée de créer un centre de formation qualifiante. Le secteur informatique actuellement porteur emploie des Philippins ou des Thaïlandais à Phnom Penh, car très peu de Cambodgiens sont formés.

C’est une filière qui coûte cher. L’école a démarré avec le soutien de la Fondation Accenture, société de consultants, dont d’anciens membres ont fondé “Passerelle numérique ”. Chaque année, une centaine d’étudiants sont sélectionnés pour deux ans.

Une dizaine de membres de l’association sillonnent le pays pour faire passer un examen à des milliers de candidats. Il s’agit d’un concours. Mais nous faisons également une enquête sociale pour ne garder que les plus nécessiteux. Après cette sélection (deux ou trois mois), nous formons nos recrues à des métiers d’administrateurs réseau et système, de programmeurs et d’opérateurs de saisies.

“Enfants du Mékong” nous aide en s’occupant de la nourriture et du logement des étudiants. Ils sont 98 % à trouver un emploi à la sortie. Dont un quart de filles. Cette formation permet de multiplier par quatre le salaire moyen du Cambodgien. Chaque année, sur 300 000 jeunes, 40 000 décrochent un bac, mais seulement 10 000 d’entre eux parviennent à faire des études supérieures.

L’école est reconnue par les autorités cambodgiennes, alors qu’il n’existe qu’un institut technologique universitaire. Nous répondons à entre 30 et 40 % du marché. Nous avons un réseau de 60 entreprises dont nous sommes le service de recrutement.

À horizon 2012, nous pensons pouvoir former 1 000 étudiants par an. Et nous allons créer un centre équivalent à Danang (Vietnam) et à Sebu (Philippines). Mais notre prochain défi est la khmérisation de l’école, dans un pays où la population a toujours du mal avec l’encadrement depuis le génocide.»

Gonzague Dromard, porte-parole de l’ONG « Passerelle numérique »

Recueilli par Catherine REBUFFEL