Les peuples

Histoire

Le paradoxe Khmer


La civilisation khmère fut la plus importante, la plus brillante et la plus originale de l’Indochine ancienne.
Cet éclat, le Cambodge ancien le doit essentiellement à sa richesse naturelle. Nul autre pays de la péninsule ne déploie d’un seul tenant semblable superficie de terres fertiles et si bien arrosées. Unité géographique rigoureusement circonscrite et admirablement située, le Cambodge fut le berceau d’une civilisation qui a pu s’épanouir à son aise dix siècles durant.

Un milieu propice, des ressources inépuisables, la tranquillité, voilà qui n’aurait pas suffit cependant sans l’apport spirituel de l’Inde. Ce fut l’étincelle qui embrasa le foyer. Une société puissamment centralisée s’organisa peu à peu autour du dieu fait roi (Devaraja) qui en assurait l’existence spirituelle et matérielle. Le Cambodge tira son éclat de cette concentration comme de sa production économique.

Mais il convient d’observer dans ce principe même de la civilisation khmère les causes de sa destruction : trop de grandeur et trop d’exclusivité du pouvoir royal aboutit à un gigantisme qui épuisa la nation sans retour. Tout fut drainé par les rois d’Angkor à leur seul profit. Ni religion, ni art qui ne soient pas à leur service. Le système se refermait si étroitement sur lui-même qu’il ne pouvait être appelé qu’à disparaître.

Origines du peuple khmer

Le peuple khmer n’est nullement, comme certains le croient, un peuple d’origine indienne qui serait venu, à la suite de migrations, se fixer dans une région vide d’habitants, ou en aurait éliminé les éléments indigènes par des massacres où des déportations en masse : le peuple khmer est un peuple autochtone hindouisé.

Etablis dès les temps préhistoriques dans la zone méridionale de la péninsule indochinoise tributaire du cours inférieur du Mékong et comprenant non seulement le Cambodge actuel mais aussi une partie du Vietnam (Cochinchine) de la Thaïlande (Siam Oriental) ainsi que le Bas et Moyen Laos. Les khmers se rattachent tant au point de vue ethnologique que linguistique, aux populations môn de Basse-Birmanie et à quelques peuplades de la chaîne annamite, dérivant elles-mêmes vraisemblablement d’éléments indonésiens.















Vendeuses d'agrumes






















Pêcheurs en saison des crues














Les commerçants...















Un jeune de la campagne